VOUIVRE !!

Je scrute chaque bassin, chaque chute, chaque cascade…
Dans le roman de Marcel Aymé, « La Vouivre », cet être mythologique nous est décrit dans les deux premiers paragraphes, le reste est une fresque paysanne au moment où l’église perd son influence sur la société.
Cette version de la Vouivre m’intrigue, une entité féminine retournée à l’état sauvage et qui possède la faculté incroyable d’apprivoiser les serpents. Ce mythe ancien a évolué au fil du temps, ainsi que son trésor, pour se transformer, en légende.
Dans le roman elle possède un diadème orné de joyaux mais Marcel Aymé évoque aussi un œuf en argile que les serpents auraient sculpté.

Cet œuf de serpent ou œuf celtique est aussi un mythe datant d’avant les Grecs selon Pline l’ancien et « constituait une quête philosophale » au même titre que le Graal plus tard. Ça me fait penser à ce symbole ésotérique du serpent entourant l’œuf attribué à l’orphisme dont on ne sait pas grand chose non plus. Relié au mythe d’Orphé, des tombes de ces praticiens ont été retrouvées dans lesquelles des tablettes indiquant le chemin à prendre dans le monde des morts étaient disposées sur le défunt.

Les photographes animaliers tels que Jérémie Villet ou Vincent Munier passent leur vie à traquer les animaux, à les attendre. Tous deux déplorent que l’humain s’est lentement inadapté à l’environnement naturel, dans la façon de se mouvoir, dans la façon de résister aux intempéries.
Les inventions que nous produisons nous rendent de plus en plus vulnérables au monde qui nous entoure.
C’est ce qui me fascine chez la Vouivre, ce probable retour à l’état sauvage.

